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Histoire de Neuville

Linda Di Vita

Laissez-nous vous raconter…

L’histoire de Neuville est complexe du fait qu’on a souvent confondu la seigneurie, la paroisse, les municipalités et le village.

Les terres furent concédées par le roi à Jean Bourdon dont le fils, Jean-François Bourdon-Dombourg, peut être considéré comme le fondateur de Neuville. Il y développe la Seigneurie de Dombourg. Les premiers colons s’installent à Neuville à partir de 1667. Le peuplement est activé par la construction d’un moulin seigneurial à farine en 1668 et par de nombreux mariages avec des filles du Roy entre 1668 et 1670.

En 1680, Nicolas Dupont Sieur de Neuville en fait l’acquisition et lui donne le nom de Seigneurie de Neuville/Pointe-aux-Trembles (ainsi nommée parce qu’une pointe couverte de trembles s’avance dans le fleuve). Le nom de « Pointe-aux-Trembles » est un terme coutumier, un lieu-dit. Dès 1683, cette seigneurie devient, avec 372 habitants, la troisième plus populeuse de la Nouvelle-France.

La paroisse Saint-François-de-Sales de Neuville est fondée en 1684. Jean Basset en est le premier curé. Une loi, datée de 1741, défend de construire sur des terrains plus petits que 1,5 X 40 arpents (environ 0,4 kilomètres carrés). C’est en 1754 que l’intendant Bigot autorise la formation d’un village à Neuville. Le peuplement étant alors strictement rural, on ne retrouve au « village » que l’église, le presbytère et le couvent.

On recense environ 10 maisons en 1802, dans ce qui s’appelle « le Bourg Saint-Louis » (qui correspond au cœur de l’actuel village de Neuville). Les années de 1802 à 1830 connaissent un véritable boum de la construction.

  • Les « deux municipalités »

    En 1908, le nouveau quai est inauguré. Le premier aqueduc est construit à partir de 1912 par des intérêts privés et, en 1921, le premier réseau de distribution de l’électricité est installé.

    En 1919, étant donné le développement des villages et la nécessité de fournir des services plus développés, le gouvernement encourage les scissions de municipalités. C’est le cas à la Pointe-aux-Trembles/Neuville. Les citoyens du village ne veulent plus contribuer à l’entretien des chemins ruraux, et les habitants des zones rurales ne voient pas l’opportunité de payer pour des services qui ne leur servent pas. C’est la naissance de la municipalité du village de Neuville.

    Mais dès l’année suivante, on commence à parler de « fusion » (cette fusion sera chose faite en 1997 et le nom de Neuville est alors officiellement choisi). La nouvelle municipalité compte 3219 citoyens, soit 10 fois plus qu’en 1681.

    Parmi la foule de règlements successivement votés à diverses époques, on note :

    • la vaccination contre la variole, rendue obligatoire en 1902;
    • la défense faite aux cyclistes de marcher sur les trottoirs;
    • l’obligation de porter un fanal la nuit;
    • la réglementation des chiens, surtout pour la protection des moutons (1943);
    • l’interdiction de la vente des boissons alcooliques aux citoyens de Neuville (1947), alors que cette vente demeure permise pour les visiteurs et les étrangers.
  • Bataille navale

    Lors de la guerre précédant la conquête de 1759, Neuville fait partie des lignes de défense établies par Bougainville et qui s’étendent de Québec jusqu’au Fort Jacques-Cartier de Donaconna. Les Anglais font une descente à la Pointe-aux-Trembles et capturent plus de 200 femmes et enfants.

    Le 7 août 1759, une tentative de débarquement anglais à Neuville échoue. Les Anglais laissent 300 hommes sur le terrain. Le 16 mai 1760, le capitaine de frégate Vauquelin ramène son vaisseau l’Atalante à Neuville; il est poursuivi par deux frégates anglaises qui coulent l’Atalante alors que Vauquelin venait de l’échouer sur la batture devant l’église afin d’en permettre l’évacuation.

    Dans la nuit du 17 au 18 mai, une tempête s’éleva et le Lowenstoff, l’une des deux frégates anglaises, rompit ses amarres et sombra à l’est de Neuville. Le 31 décembre 1775, les armées américaines d’Arnold de Montgomery, qui avaient effectué leur jonction à la Pointe-aux-Trembles, tentent de s’emparer de Québec. L’attaque échoue et des troupes resteront cantonnées dans le couvent de Neuville jusqu’en avril 1776.

    Le couvent a été sérieusement endommagé par l’artillerie. Carleton ordonne des enquêtes pour identifier les sympathisants aux Américains qui étaient nombreux dans certains coins de la rive sud du fleuve, mais aussi à Neuville.

  • Chantiers navals

    En 1840, Hyppolite Dubord met en opération un chantier naval d’envergure à l’est du village. Près de 150 ouvriers y travaillent, dont la moitié sont des résidants du village.

    Entre 1840 et 1870, on y construit 65 navires à trois mâts qui seront vendus surtout en Angleterre. Le plus gros a été le Calumet (en 1863) jaugeant 1 628 tonneaux et mesurant 216 pieds de long. Lors d’une fermeture temporaire du Chantier Dubord de 1856 à 1860, les frères Laroche, le neveu d’Hyppolite Dubord et Jos Angers dit Stéguy, maître-charpentier au Chantier Hyppolite Dubord, construiront huit gros navires sur un site voisin de l’actuel marais Léon-Provancher.

    De 1856 à 1860, Antoine Saint-Jean ouvre un chantier près de l’ancien quai : il y construit des goélettes et des barques. François Bertrand établit un chantier en 1865 au bout de l’actuelle rue Côté et, avec la collaboration de Jos Angers, y construit aussi des goélettes et des barques.

    En 40 ans d’opération, les chantiers de Neuville mettront en œuvre près de 80 navires pour un total de plus de 50 000 tonneaux, se situant ainsi parmi les cinq plus gros chantiers de la région de Québec.

  • Chemins et service postal

    C’est en 1908 que le premier train de la Great Northern Railway s’arrête à Neuville, il circulera jusqu’en 1919. La voie suivait la rue Vauquelin et une partie de la route 138 vers l’est.

    La ligne télégraphique suit l’année suivante et, en 1919, le chemin de fer transcontinental dont le trajet se situe plus au nord, sur le plateau supérieur. Entre 1930 et 1950, le bureau de poste, situé en face de l’actuel bureau, était le rendez-vous de la jeunesse de Neuville.

    Le courrier arrivait par le train de 20 h 30, on attelait les chiens pour le récupérer via la rue de la Station. L’ouverture du bureau avait lieu vers 21 h; lettres et colis étaient distribués en public.

    Il convient de mentionner également le trafic fluvial, utilisé depuis longtemps par les riverains pour aller d’un village à l’autre ainsi qu’à Québec. Le premier vapeur Québec-Montréal accoste à Neuville en 1809.

    En 1865, il y a trois bateaux à vapeur qui cabotent dans Portneuf : L’Étoile et le Saint-Antoine (à aubes) et le Portneuf (à hélice): ce dernier rallie Neuville à Québec en 1 h 20!

  • Économie et agriculture

    Le moulin-à-vent seigneurial construit en 1668 peut être considéré comme la première « industrie » de Neuville. Les terres sont riches et donnent un bon rendement.

    En 1717, Neuville contribue à enrayer une disette à Québec, ce qui incite Monseigneur de Saint-Vallier à faire don à l’église du magnifique baldaquin qui orne notre église encore aujourd’hui.

    En plus de l’agriculture, la pêche à l’anguille constitue un important revenu d’appoint pour les habitants. Le sous-sol, composé de pierres calcaires, est propice à l’implantation de carrières. En 1682, Jean Loriot, maître-maçon, signe un contrat avec l’architecte Claude Bailiff pour construire la maison de Louis Jolliet et agrandir la cathédrale de Québec. Cette industrie favorise l’établissement, à Neuville, de plusieurs familles de maçons dont les Loriot, Jean Aide Créquy, Olivier Larue, etc. Ils participeront à la construction de maintes églises des environs.

    Les pierres de Neuville servent aussi à construire les premières fortifications de Québec en 1745 et les maçons de Neuville furent réquisitionnés de 1823 à 1840 pour la construction des murs d’enceinte. On retrouve un four à chaux en 1725 ainsi qu’une tentative de cimenterie en 1915.

    Au début du XIXème siècle, une intense activité forestière s’organise et l’on coupe une grande forêt de chênes et plusieurs pinières au nord de la seigneurie.

    Les années 1840 à 1870 sont des années fastes pour la construction navale. D’autres petites industries verront le jour au XIXème siècle : fabrique de vêtements de travail (1926) dans ce qui est aujourd’hui la salle des Fêtes, cannerie coopérative et commerce « Primes de luxe » de 1940 à 1990 qui fut le plus important employeur de Neuville.

    Le brise-lame et la marina datent de 1970-72 : ils ont été refaits et agrandis en 1998.

    Bien que l’agriculture demeure une activité encore prospère (le maïs de Neuville est célèbre), un fort pourcentage de la population travaille en dehors du territoire.  

    Le maïs à Neuville

    Les Amérindiens soulignaient la fin des récoltes par une fête « du blé d’Inde », l’ancêtre de nos populaires épluchettes.

    En 1712, Gédéon de Catalogne donne une description de certaines cultures: « Le blé d’Inde est depuis très long-tents parmi les nations iroquoises. C’est un grain qui fructifi beaucoup, la semance s’en fait au mois de May et se recueille au mois de septembre, ils servent de rames aux fèves d’aricot que l’on sème parmis, les français font aussy semences de ces grains particulièrement sur les nouvelles terres ou il vient très beau, il rend ordinairement cinquante et soixante pour un ».

    À Neuville plus spécifiquement, le notaire royal Becquet note en date de 1668 : « […] que le seigneur devra fournir aux preneurs aux fin de mettre le moulin en état […] un minot de bled françois, un minot de bled d’Inde, […] »

    Les magasins généraux

    Le premier magasin général fut construit sur la rue des Érables, face à l’église, par Jean Langlois en 1776 et le local servit à cette fin jusqu’à son incendie en 1971. Au moins quatre autres magasins généraux furent construits sur la rue des Érables entre 1800 et 1960.

    La pêche

    La pêche a constitué une activité économique d’appoint pour les Neuvillois depuis la constitution du village.

    Déjà en 1660, le Père Charlevoix mentionne que certains pêcheurs peuvent capturer près de 70 000 anguilles! Cette pêche (qui est un droit seigneurial, le seigneur se réservant le 30e poisson) se pratique au harpon et surtout la nuit.

    Une autre façon consistait, pour les censitaires (car toutes les terres bordaient le fleuve), à construire un muret de pierre de 1 mètre de hauteur par 100 mètres de long, au bord de l’eau. Des ouvertures et des « entonnoirs » étaient pratiqués tous les 2 mètres : les anguilles y restaient captives à marée descendante. Le poisson était fumé en grande partie. La technique se modifie.

    À Neuville vers 1900, les pêcheurs construisent, à marée basse, de longues (400 pieds) clôtures de perche qui s’avancent vers le fleuve, et qui aboutissent à deux cages de 15 X 30 pieds, une pour chaque marée. On y capture anguilles, éperlans, dorés, esturgeons (jusqu’à 75 livres), barbottes, etc. Jusqu’en 1967, M. Arthur Matte prenait 30 000 éperlans par saison.

    Cette pêche cessa brusquement en 1969, probablement à la suite des perturbations écologiques causées au fleuve par Expo 67 à Montréal.

  • Moulins

    Sous le régime seigneurial, soit jusqu’en 1853, seuls les seigneurs ont le droit de moudre le grain de leurs censitaires. Ce privilège attire toutefois les habitants et favorise le peuplement.

    Le premier moulin à vent est construit en 1668 par le seigneur Jean-François Bourdon-Dombourg. Ce dernier était un navigateur, il possédait des navires et faisait déjà le commerce dans le triangle La Rochelle, les Antilles et Québec.

    Un premier moulin à farine mû par l’eau est construit en 1690 puis, successivement, un moulin à scie en 1725 et un autre, en pierre et mesurant 48 X 30 pieds, sur la Rivière-à-Matte en 1768. Sur cette rivière (approximativement à sa jonction avec l’actuelle route 138), il y avait un groupe de trois moulins à scie, à farine et à carde en 1802. (Domaine des 3 Moulins)

    Le moulin seigneurial du Pont Déry à Pont-Rouge date de 1817. À partir de 1840, Hyppolite Dubord prépare son chantier naval en construisant un moulin à scie qui servait en même temps de moulin à farine.

    En 1858, Patton construit un important moulin à l’embouchure de la Rivière-à-Matte, ainsi qu’un quai sur pilotis de 1500 pieds où peuvent accoster les navires. Patton y moud des grains provenant des États-Unis, ce qui permet d’en expédier la farine en Angleterre. Pierre-Célestin Gingras construit un moulin à scie sur la Rivière-aux-Pommes en 1854.

    En 1883, on recense 13 moulins à Neuville.

  • Villégiature

    L’intendant Hocquart publie, en 1741, une ordonnance limitant à six le nombre de cabarets à Neuville.

    Joseph Proulx y tient auberge en 1795, puis Séraphin Angers à partir de 1840 et Léger-Grenier en 1857. La belle maison Belleau accueille les voyageurs de 1909 à 1922.

    En 1912, c’est le tour de l’hôtel Beaurivage, sis au 190 de la rue de l’Église, qui termina sa carrière en 1963 lorsque la propriétaire d’alors y mit le feu elle-même. L’hôtel Beauséjour, dans le bas de la paroisse, opéra de 1927 à 1939.

    La résidence du 591 rue des Érables, construite par Edgard Langlois en 1916, où résida l’Honorable Onésime Gagnon en 1936, la résidence du 493 rue des Érables, construite par monsieur d’Auteuil, industriel et marchand de bois, la villa de Georges Couillard (473 rue des Érables), construite en 1920, la spacieuse villa de Marcelin Pettigrew au 457 rue des Érables, qui date de 1921, et où résida le cardinal Montini, le futur Pape Paul VI, et beaucoup d’autres, dont l’Auberge du Grand Quai construite en 1947, qui fut le rendez-vous de toute la paroisse et de la plupart des mariages et « enterrements de vie de garçon », complètement rasée par un incendie en 1997.

    À l’ouest du village, l’ouverture de la rue Vauquelin date de 25 ans : auparavant, les habitations de cette zone riveraine du fleuve n’étaient accessibles qu’à marée basse par un chemin de grève.

  • Faits divers

    Le pétrole

    En 1865, on trouve une nappe de pétrole à environ quatre ou cinq pieds de profondeur, près du chantier naval de F. Bertrand. Ce pétrole est abondant et, paraît-il, de bonne qualité. La compagnie d’exploitation projetée par François Bertrand n’a jamais vu le jour.

    Le yacht Gallus

    En 1879, le yacht Gallus fait naufrage en face de la Pointe-aux-Trembles : plusieurs familles de Neuville sont affectées.

    Le yacht Cana II

    Dans la nuit du 8 au 9 novembre 1932, un yacht de contrebande d’alcool, le Cana II, essaya d’accoster à Neuville pour y décharger du whisky en provenance de Saint-Pierre-et-Miquelon. Le vent lui fit manquer l’accostage et le yacht s’échoua sur la roche à Robitaille. Les trois membres d’équipage jetèrent la cargaison à l’eau pour tenter de sauver le bateau.

    Au matin, les Neuvillois vinrent leur porter secours. Sitôt à terre, les trois comparses prirent la poudre d’escampette. Entre-temps, les villageois avaient réussi à récupérer quelques caisses d’alcool. Ils construisirent un entonnoir et le hâlèrent vers le rivage avec les 14 caisses de 5 gallons de whisky que le piège contenait.

    Les policiers, pour leur part, saisirent 1 500 gallons d’alcool. Le lendemain 10 novembre, le vent avait poussé les caisses flottantes vers le haut de la paroisse où les battures facilitèrent la récupération: à elle seule, une famille en récupéra 375 gallons.

    Tout ce matériel fut promptement caché. On prétend que « … d’aucuns vendirent cette boisson et devinrent riches, d’autres la burent et devinrent ivrognes ».

    Les Feux de joie

    La coutume d’allumer des feux de joie devant les maisons des perdants aux élections est abolie par un règlement municipal.

    Pape Paul VI

    Visite du futur pape Paul VI à Neuville : en 1951, le cardinal Montini était l’hôte du cardinal Roy et séjourna quelques jours à Neuville dans la résidence d’été de ce dernier.